Cours d'initiation au marketing
Auteur : Yvan Valsecchi
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I - LES DÉFINITIONS DE BASE
- II - LA MISE EN OEUVRE DU MARKETING
- A - La planification stratégique
- B - Le modèle de la General Eletric d'allocation des ressources
- C - Créer une entreprise rentable ?
- D - La planification d'activité.
- E - Le plan marketing.
- F - Un bon objectif
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III - L'ANALYSE
- IV - LE MIX MARKETING
Chapitre II - LA MISE EN ŒUVRE DU MARKETING
La plupart des grandes sociétés modernes se structurent en quatre niveaux :
- Celui du siège
- Celui de la division
- Celui de l'affaire ou de l'activité
- Celui du produit
Jadis on a cru que, pour établir et consolider une position viable sur un marché et un environnement en constante évolution, la réponse était dans la recherche de productivité, puis dans la diversification. Récemment, la société Athur D. Liffle a proposé de modéliser l'entreprise à haute performance à partir des éléments suivants :
- Satisfaire les parties prenantes en
- améliorant les savoir-faire grâce à
- une meilleure gestion des ressources et,
- une meilleure organisation.
Pour ce faire, l'équipe dirigeante doit mettre en place une planification stratégique au niveau de l'entreprise comme de ses principaux domaines d'activité :
- Au niveau du siège et de la division, La planification stratégique.
- Au niveau de l'affaire, La planification d'activité.
- Au niveau produits, Le plan marketing.
A - La planification stratégique
- Définir la mission de l'entreprise.
- Identifier les domaines d'activités stratégiques.
- Répartir les ressources entre les différents domaines d'activités.
- Planifier les nouveaux domaines dans lesquels investir.
C'est à la direction générale qu'il revient de définir les grandes orientations dans lesquelles s'inscrivent les activités de l'entreprise.
1) La mission de l'entreprise :
Combien de " mission d'entreprise " ressemble à celle-ci ?!! Au lieu de fournir à ses employés une vision motivante de leurs raisons d'être, responsabilités, efforts et orientations.
Élaborer la charte d'une l'entreprise n'est pas chose aisée. C'est cependant la tâche la plus significative dont doive s'acquitter la direction générale. Une mission clairement définie donne l'orientation de l'entreprise, sa politique de relations publiques. C'est le fil rouge sur lequel s’appuient toutes les stratégies de l'entreprise.
Une charte d'entreprise devrait répondre aux questions suivantes :
- Quel est notre métier ?
- Qui sont nos clients ?
- Que leur apportons-nous ?
- Que deviendra notre métier ?
- Que devrait-il être ?
Le métier devrait être défini selon des critères de marché plutôt que de produits ou de technologie : Entreprise de traitement de l'information (au lieu de Constructeur d'ordinateurs), société d'énergie (au lieu de Compagnie pétrolière).
Les produits et les technologies sont éphémères alors que les besoins fondamentaux subsistent. Il ne faut cependant pas pécher par excès, ni par défaut. Un fabricant de crayons qui estime que son marché est celui de la communication voit peut-être un peu loin !
2) Les domaines d'activités stratégiques :
Selon General Electric, les domaines d'activités stratégiques devraient répondre à deux critères :
- Correspondre à un métier qui peut faire l'objet d'une planification autonome et exister indépendamment du reste de l'entreprise.
- Avoir sa propre structure de concurrence.
Si les modes sont les vagues du marché, les tendances en sont les marées. Les modes font énormément de bruit, et les tendances très peu.
Les modes sont des phénomènes passagers, qui peuvent s'avérer rentables, mais elles ne durent pas assez longtemps pour que les entreprises puissent en bénéficier. Pire : ces dernières ont souvent tendance à réagir au phénomène d'engouement comme s'il s'agissait de véritables tendances : elles s'équipent de machines coûteuses, sur-embauchent, développent des réseaux de distribution qui deviendront vite inutiles.
Certains phénomènes de mode se répètent de façon cyclique : les jupes courtes, les vestons croisés, les patins à roulettes par exemple (un peu comme la comète de Halley, qui nous rend visite tous les 75 ans). La vague passée, l'entreprise doit souvent affronter une période de grande dépression financière.
La meilleure chose à faire, face à une mode, est de tempérer l'engouement. Ce faisant vous étirez la vague dans la durée et elle se comporte davantage comme une tendance. Oubliez les modes éphémères. Quand vous en voyez une poindre à l'horizon, tâchez de l'atténuer. Un produit qui veut s'assurer des débouchés durables ne doit jamais satisfaire totalement la demande, ni envahir le marché.
À long terme, la meilleure approche reste de bâtir sur une véritable tendance.
3) L'allocation des ressources
Toute entreprise possède ses " gloires du passé " et ses " stars de demain ". Mais on ne peut se fier à ses seules impressions pour décider.
Des outils d'analyses systématiques sont aujourd'hui disponibles. Les plus célèbres sont ceux proposés par " BCG " et la General Electric.
Le modèle Boston Consulting Group (BCG) propose de positionner les différents domaines d'activités dans un tableau subdivisé en quatre parties représentant le taux de croissance du marché par rapport à la part de marché relative :
- Taux de croissance : ce taux est jugé élevé s'il est supérieur à 10% et bas s'il est inférieur à ce taux.
- Part de marché relative : elle exprime la force de l'entreprise par rapport à la concurrence. 50% indique donc que l'entreprise détient une part de marché de 50% de celle détenue par le leader. On la repère en général sur une échelle logarithmique de façon à ce que les distances soient proportionnelles aux progressions de pourcentage.
Un autre modèle pour l'allocation des ressources est celui plus élaboré de la General Electric
4) La planification des nouveaux domaines :
Souvent le niveau de chiffre d'affaires et de profit se situe en deçà de ce que l'entreprise s'est fixée comme objectif. Certaines activités devant de toute façon être abandonnées, il faut se préoccuper de combler l'écart de planification stratégique à l'aide d'activités nouvelles.
Comment y arriver ? Trois niveaux sont possibles :
- CROISSANCE INTENSIVE :
- Pénétration du marché : Développer les ventes des produits existants sur les marchés, grâce à un effort marketing plus soutenu.
- Extension du marché : Augmenter les ventes en introduisant les produits existants sur de nouveaux marchés.
- Développement de produits : Accroître les ventes en lançant de nouveaux produits sur les marchés existants.
- CROISSANCE PAR INTÉGRATION :
- Intégration en amont : mieux contrôler et éventuellement racheter ses fournisseurs.
- Intégration en aval : mieux contrôler et éventuellement racheter ses distributeurs.
- Intégration horizontale : mieux contrôler et éventuellement racheter certains de ses concurrents.
- CROISSANCE PAR DIVERSIFICATION :
- Diversification concentrique : Introduire de nouvelles activités dont la technologie est complémentaire à son métier actuel.
- Diversification horizontale : Introduire de nouvelles activités susceptibles de satisfaire la même clientèle, même si elles n'ont guère de rapport avec le métier actuel sur le plan de la technologie.
- Diversification par conglomérat : Introduire de nouvelles activités destinées à de nouvelles couches de clientèle (utile en cas de variation saisonnière).
B - Le modèle de la General Eletric d'allocation des ressources

L'objectif à assigner à chaque domaine d'activité ne peut véritablement être déterminé à partir de sa seule position sur la matrice croissance/part de marché. Une entreprise réussit d'autant mieux qu'elle possède les compétences distinctes correspondantes aux facteurs-clé des marchés choisis. Ni une excellente entreprise sur un marché peu attrayant, ni une entreprise peu performante sur un très bon marché ne peuvent obtenir un résultat optimal. Les deux dimensions sont en fait requises.
Comment mesurer la position concurrentielle et l'attrait du marché ?
L'analyste doit identifier les facteurs sous-tendant chacune d'elles. Dans l'exemple ci-dessous, l'attrait du marché dépend de sa taille, de son taux de croissance annuel, des marges bénéficiaires observées dans le passé, etc...
La position concurrentielle s'améliore avec la part de marché de l'entreprise, la croissance de cette part, la qualité des produits vendus, etc...
Exemple (le marché des pompes hydrauliques):
Poids | Score | Total | Poids | Score | Total | ||
Taille du marché global | 0.20 | 4 | 0.80 | Part de marché | 0.10 | 4 | 0.40 |
Taux de croissance annuel | 0.20 | 5 | 1.00 | Croissance de la part de marché | 0.15 | 2 | 0.30 |
Marge bénéficiaire passée | 0.15 | 4 | 0.60 | Qualité du produit | 0.10 | 4 | 0.40 |
Intensité de la concurrence | 0.15 | 2 | 0.30 | Réputation de la marque | 0.10 | 5 | 0.50 |
Savoir-faire technologique | 0.15 | 4 | 0.60 | Réseau de distribution | 0.05 | 4 | 0.20 |
Sensibilité à l'inflation | 0.05 | 3 | 0.15 | Efficacité promotionnelle | 0.05 | 3 | 0.15 |
Besoins en énergie | 0.05 | 2 | 0.10 | Capacité de production | 0.05 | 3 | 0.15 |
Impact sur l'environnement | 0.05 | 3 | 0.15 | Productivité | 0.05 | 2 | 0.10 |
Environnement | Coûts unitaires | 0.15 | 3 | 0.45 | |||
politico-socio-légal : doit être acceptable | Matières premières | 0.05 | 5 | 0.25 | |||
Recherche et développement | 0.10 | 3 | 0.30 | ||||
Management | 0.05 | 4 | 0.20 | ||||
ATTRAIT DU MARCHE | 1.00 | 3.70 | POSITION CONCURENTIELLE | 1.00 | 3.40 |

On estime les 8 facteurs constituant l'attrait du marché à l'aide d'une échelle allant de 1 à 5 (ou 1-10 si on veut affiner plus). Chacun de ces facteurs est pondéré. Le total (maximum 5 ou 10 selon l'échelle) donne l'attrait du marché.
On fait de même avec les 12 facteurs constituant la position concurrentielle.
Comme on peut le voir sur ce tableau, le modèle General Electric permet, en adaptant les poids et les divers facteurs, de s'adapter à tout type d'industrie.
On reporte le résultat ainsi obtenu. Le cercle indique, en fonction de son rayon, l'importance du marché. La partie hachurée représente la part de marché.
Il convient de projeter ensuite la position attendue de chaque domaine d'activité à moyen terme (3-5 ans) compte tenu de la stratégie actuelle (flèches orientées sur le tableau suivant).
L'étape finale consiste à décider des actions à entreprendre pour chaque domaine d'activité.
Ces modèles complètent l'intuition, mais ils peuvent conduire à une surévaluation de certains indicateurs comme la part du marché ou bien être à l'origine de recommandations fondées sur des informations incomplètes ou biaisées.
C - Créer une entreprise rentable ?
(André Malraux)
- Trouver une bonne idée. Tout produit commence par être une idée. Comment savoir si elle est bonne ? Selon certaines estimations, le taux d'échec de nouveaux produits atteint 27% pour les produits industriels et 19% pour les biens de grande consommation. Cela, bien sûr, dans des entreprises possédant une bonne expérience et des moyens suffisants pour influencer le désir de clients potentiels.
La véritable portée d'un événement est souvent inversement proportionnelle à celle que les médias lui donnent. (Al Ries & Jack Trout - Les 22 lois du marketing).
Le champ de bataille du marketing est jonché d'échecs qui avaient été annoncés par la presse comme autant de triomphes :
Aucun ordinateur n'a soulevé autant d'enthousiasme à ses débuts que le NeXt. La demande pour assister aux conférences de presse était telle que Steve Jobs dut faire imprimer des tickets et instituer un système de réservations, dans un auditorium de plusieurs milliers de places. Il ne restait plus un strapontin ! IBM, Ross Perrot et Canon avaient investi 130 Mio de $US dans le projet. NeXt a-t-il tenu ses promesses ?
Depuis sa présentation en 1964 lors du salon international de New York, le " vidéophone " a bénéficié d'une large publicité dans la presse. C'est la troisième fois qu'AT&T s'y casse les dents. en 1970, la firme proposait un vidéophone pour 100 $US par mois. Échec. En 1980, elle proposa un service de conférence par vidéophone à 2300 $US l'heure. Dans les années 1990, elle essaie de nous aguicher avec ses vidéophones à 1500 $US pièce.
Pourquoi les vidéophones restent-ils dans leur boîte ? C'est clair : personne n'a envie de devoir se mettre sur son trente et un pour décrocher son téléphone. Il pourrait effectivement révolutionner l'industrie du téléphone rose !?!
Est-ce que les médias ont consacré leur une à la vague d'importations japonaises qui allaient faire trembler toute l'industrie automobile aux États-Unis ? Pas du tout. Les seuls articles qui parlaient de la " Toyopet " vous les décrivaient comme de pauvres petites caisses à savon incapables d'affronter les grandes routes sans semer leurs boulons ! Cela n'a pas empêché la " Toyopet " de faire un malheur, après avoir résolu certains problèmes techniques et s'être rebaptisée " Toyota ".
Le micro-ordinateur n'a pas décollé à la vitesse grand V. Pas plus que les fax. Les micros ont été commercialisés en 1974. Il a fallu six ans à IBM pour contre-attaquer avec le PC. Même l'IBM PC n'a pas soulevé l'enthousiasme. Il fallut attendre le lancement de Lotus 1-2-3. - Être le premier, le meilleur et avoir les moyens de réaliser cette idée. Plutôt le premier que le meilleur. Mais comme nous le verrons plus tard, l'important c'est d'être le premier dans l'esprit des clients. La bataille du marketing se livre au niveau des perceptions, et non des produits.
Trouver les moyens de ses idées - Là est la question ...!. (Al Ries & Jack Trout - Les 22 lois du marketing).
Même avec la meilleure idée du monde, vous n'irez jamais bien loin si vous n'avez pas les moyens de votre politique. Les inventeurs, les entrepreneurs, les créateurs de tout poil s'imaginent que, mise entre les mains d'un virtuose du marketing, une idée se lance d'elle-même. On va plus loin avec une idée médiocre et 1 Mio $US qu'avec une excellente idée et pas un sou. Vous devez commencer par vous servir de votre idée pour trouver l'argent. Le marketing n'intervient qu'après.
Aux yeux de certains entrepreneurs, la publicité est l'arme absolue pour s'imposer auprès des consommateurs. Or la pub coûte cher. La deuxième Guerre mondiale a coûté 9'000 dollars la minute, la guerre du Vietnam, 22'000 dollars la minute, mais pour vous offrir une minute de pub lors du NFL Superbowl (finale du championnat national de football américain), il vous faudra débourser 1,5 Mio de dollars ! Les géants de l'industrie investissent dans leur marque des sommes considérables. Procter&Gamble dépense chaque année pour sa publicité 2 milliards de dollars. De même que Philip Morris. Et General Motors 1,5 milliard.
Le poids de l'argent est un des mystères les plus insondables du marketing. Un jour, une poignée de dollars accomplit des miracles. Le lendemain, des millions ne peuvent sauver une entreprise du naufrage. Quand vous disposer d'un public exempt d'idées préconçues, prêt à vous écouter, l'argent agit à doses homéopathiques. Apple fit une ascension fulgurante dans le monde informatique avec les seuls 91'000 dollars de Mike Markkula. - Trouver son créneau sur le marché. Aucune entreprise ne peut intervenir sur tous les marchés ni chercher à satisfaire tout le monde. Cela implique un effort de ciblage, de nature à orienter l'ensemble des activités de la société.
Pour gagner il faut se limiter. (Al Ries & Jack Trout - Les 22 lois du marketing).
De tous les principes, celui de l'extension de la gamme est le plus fréquemment transgressé. La diversification semble s'opérer de manière rampante, sournoise, presque sans effort conscient de la part de l'entreprise. Un peu comme ces tiroirs diaboliques qui se remplissent pratiquement à votre insu.
Pensez à IBM. À l'époque où la firme se consacrait aux gros systèmes, elle s’enrichissait à vue d'oeil. Aujourd'hui, elle veut toucher à tout, et joint juste les deux bouts. En 1991, ses entrées totalisaient 6,5 milliards de dollars. Cela ne l'a pourtant pas empêchée de perdre 2,8 milliards de dollars pendant la même année (soit 8 millions par jour).
Il faut résister à trois tentations :- La multiplication des produits : Qui a dit que plus on en proposait et plus on en vendait ? Une gamme exhaustive est un luxe ruineux qui vous mène droit à la faillite. La fortune sourit à ceux qui ont le courage de réduire leur gamme et non de l'étendre. La bataille du marketing se livre sur le terrain des images mentales et des perceptions, et non sur celui des produits ou des services eux-mêmes.
- L'extension de la cible : Qui a dit que l'on était tenu de plaire à tout le monde ? Pourquoi l'idée que le filet le plus large " drague " le plus grand nombre de clients semble reposer sur une foi quasi religieuse, qui résiste à toutes les preuves du contraire.
- Le renouvellement stratégique continu : Qui a dit que vous devez changer de stratégie tous les ans à l'époque du bilan ? Si vous essayez de suivre pas-à-pas les méandres du marché, vous finirez fatalement dans le décor. Le meilleur moyen de garder une position ferme, c'est de définir son cap, et de s'y tenir.
- Savoir commercialiser cette idée. Le marketing est une bataille d'idées. Si vous voulez sortir vainqueur, vous devez organiser et concentrer vos efforts autour d'une image ou d'un attribut qui vous soit propre. Si vous n'en avez pas, il ne vous reste plus qu'à proposer un prix très bas. Très, très bas.
Deux marques ne peuvent prétendre au même mot dans l'esprit des clients. (Al Ries & Jack Trout - Les 22 lois du marketing).
Ce sont souvent les études de marché qui attirent dans ce traquenard les professionnels du marketing. On met sur pied de guerre des légions d'analystes, on lance de grandes enquêtes, on fait remplir des kilomètres de questionnaires, et qu'en sort-il ? Deux tonnes de paperasses et une liste des attributs que les consommateurs attendent de votre produit ou de votre service. Et vous voilà renseigné. C'est ce qu'ils veulent. Vous n'avez qu'à leur donner. Ce que les études de marchés ne vous disent pas, c'est que le concept est déjà pris.
Il vaut bien mieux dénicher un attribut opposé à celui du leader, un concept qui vous posera en rival face à lui, et non en médiocre imitateur. Le principe fondamental est ici de rechercher le contraste maximum. Le mimétisme ne paie pas.
Coca-Cola était le premier occupant du créneau, et donc favori des tranches d'âge les plus anciennes. Pepsi s'est efficacement positionné en se présentant comme le champion des nouvelles générations.
Le marketing est une bataille d'idées. Si vous voulez sortir vainqueur, vous devez organiser et concentrer vos efforts autour d'une image ou d'un attribut qui vous soit propre. Si vous n'en avez pas, il ne vous reste plus qu'à proposer un prix très bas. Très, très bas. - Rester le meilleur et ne pas tomber dans le piège du succès.Le succès rend arrogant et, l'arrogance mène à l'échec. En marketing il n'existe qu'une vérité : celle du client.
Le succès rend arrogant, et l'arrogance même à l'échec - Il faut savoir faire la part de l'échec. (Al Ries & Jack Trout - Les 22 lois du marketing).
En fait, l'ego a son utilité. C'est un puissant catalyseur d'énergie, quand on crée une entreprise. Il ne se transforme en poison que lorsque vous le laissez influencer votre stratégie de marché. Les génies du marketing ont le don de se mettre dans la peau de leurs clients, de penser comme eux. Ils ne projettent pas leurs propres façons de voir le monde sur la situation à laquelle ils sont confrontés. N'oubliez jamais que nous vivons dans un monde de perceptions et qu'en marketing, il n'existe qu'une vérité : celle du client.
Trop d'entreprises s'évertuent à camoufler leurs failles, quand elles devraient renoncer purement et simplement. Elles ne survivent qu'à coup de réorganisations successives.
En ce domaine, les Japonais semblent plus avisés que nous. Ils savent reconnaître à temps leurs erreurs et prendre les mesures qui s'imposent, aidés en cela par leur système de management par consensus, qui fait la part moins belle à l'ego. Lorsqu'un grand nombre de gens ont participé à une prise de décision, personne ne risque d'étiquette infamante, en cas d'échec, ni de grave revers de carrière. L'erreur collective est toujours plus facile à admettre et à réparer que l'erreur individuelle.
Cette approche " anti-ego ", décentralisée, est sans doute l'une des armes les plus efficaces du marketing Japonais. Ils commettent tout autant d'erreurs que les autres, mais au lieu de s'y enliser, ils reconnaissent leurs torts, rectifient le tir et, vont de l'avant.
Ce conflit radical entre les priorités personnelles et celles de l'entreprise se traduit par une attitude frileuse du haut management, une allergie au risque. Mais comment prétendre à la première place dans une nouvelle catégorie sans s'aventurer dans l'inconnu ? N'attendez pas d'audacieuses innovations d'un PDG qui reçoit un salaire royal et qui approche de la retraite ...!
Une idée fondamentalement bonne se fait parfois " sabrer " parce qu'aucun dirigeant n'y trouve son profit personnel. C'est pourquoi il faut favoriser l'esprit d'équipe, la solidarité dans l'effort, et se doter d'un leader dévoué à la cause commune.
Vous vous souvenez certainement du Général Patton et de sa IIIe Armée ... Lorsqu'ils ont déferlé sur la France, jamais une armée n'avait conquis un territoire ni fait autant de prisonniers en si peu de temps. Bénéfice net pour Patton ? Il s'est fait virer par Eisenhower ...
D - La planification d'activité.
- Mission de l'activité
- Analyse des environnements
- Formuler les buts et objectifs
- Formuler la stratégie
- Formuler le plan d'action
- Le mettre en oeuvre
- Assurer le suivi et le contrôle
Après le plan stratégique de l'entreprise qui se situe au niveau du siège et de la division, on trouve le Plan stratégique d'activité qui lui se situe au niveau des responsables opérationnels.
1) Mission de l'activité :
Comme pour la mission globale de l'entreprise, chaque domaine d'activité doit déterminer sa mission spécifique en termes de :
- Marchés
- Secteurs
- Technologies
- Valeur ajoutée
- Couverture géographique
Cette mission d'activité aide la direction à identifier l'environnement à observer.
2) L'analyse des environnements
- Environnement externe : En analysant les forces et les acteurs du micro-environnement qui affectent son activité, l'entreprise doit reconnaître et apprécier :
- LES OPPORTUNITÉS : domaines d'actions dans lesquels elle peut espérer jouir d'un avantage différentiel.
- LES MENACES : problèmes posés par une tendance défavorable ou perturbations de l'environnement qui en l'absence d'une réponse marketing appropriée, conduiraient à la détérioration de la position de l'entreprise sur son marché.
- Environnement interne : Analyse en termes de FORCES et FAIBLESSES. Reste la question essentielle : une entreprise devrait-elle se limiter aux opportunités correspondant à ses forces actuelles ou bien acquérir les compétences qui lui font défaut afin d'attaquer de nouveaux territoires.
3) La formulation des buts et objectifs
Nous verrons dans le plan marketing ce que devrait être un bon objectif.
4) La formulation de la stratégie
L'objectif précise la cible, la stratégie identifie la trajectoire. Trois grandes stratégies génériques :
- La domination par les coûts
- La différenciation (la plupart des clients préféreront acheter cette marque s'il n'existait pas de barrière de prix).
- La concentration sur quelques segments judicieusement choisis (exemple KIRI le fromage des enfants)
Selon Mc Kinsey, la stratégie ne représente que l'un des sept facteurs du succès d'une entreprise.
Une entreprise performante est une entreprise qui a :
- élaboré une stratégie appropriée à ses objectifs.
- mis en place une structure d'organisation adaptée à sa stratégie.
- équipé la structure d'un ensemble de systèmes d'information, de planification et de contrôle.
- un style qui s'impose à tout le personnel de l'entreprise dans son mode de pensée et d'action (le sourire, le caractère professionnel,...).
- un savoir-faire forgé par l'entreprise pour mettre en place sa stratégie (financier, commercial, ...).
- un personnel engagé avec des procédures de recrutement élaborées.
- des valeurs partagées : charte d'entreprise, manuel de procédures, ISO9000.
5) La formulation du plan d'action
Une fois la stratégie élaborée, il faut la traduire sous forme de plan d'action. Par exemple, si l'on a décidé de devenir un leader technologique, il faut renforcer le département de recherche, acquérir le savoir-faire complémentaire, concevoir des produits d'avant-garde, former la force de vente et le réseau de distribution, et mettre sur pied un programme de communication adapté.
6) Le suivi et contrôle
Certains environnements évoluent lentement de façon prévisible, d'autres sont relativement stables, d'autres enfin caractérisés par des turbulences difficiles à prévoir qui en modifient la nature profonde.
E - Le plan marketing.
Dernier de la trilogie des plans stratégiques (après le plan stratégique d'entreprise et le plan stratégique d'activité), Le plan marketing se situe au niveau des produits.
Beaucoup de plans marketing intègrent sous une forme ou sous une autre les rubriques présentées ci-après :
- Résumé managérial : Il synthétise les principales recommandations soumises à l'approbation de la direction générale.
- L'analyse de la situation marketing : Elle résume les données essentielles relatives au macro-environnement (tendances lourdes d'évolution démographique, technologique, économique politico-légale et socio-culturelle), à la demande, aux produits, à la concurrence et aux intermédiaires.
- L'analyse des attraits / atouts : Elle dégage les principales opportunités et menaces, forces et faiblesses, et axes de réflexion à prendre en considération dans le plan.
- Les objectifs : Cette partie spécifie les buts que l'entreprise se propose d'atteindre en termes de volume d'affaires, de part de marché et de profit. Voir ci-dessous ce que devrait être un bon objectif
- La stratégie marketing : Elle identifie les choix fondamentaux faits dans le domaine du marketing pour atteindre les objectifs visés.
- Les plans d'action : Pour chaque action, ils indiquent ce qui sera fait, quand, par qui, et avec quels moyens et budget.
- Les comptes de résultats prévisionnels : Ils établissent une prévision quantifiée et financière des résultats attendus.
- Les systèmes de contrôle : Ils précisent le mode de suivi et d'évaluation de la mise en oeuvre du plan.
LA MISE EN OEUVRE DU PLAN MARKETING
Les procédures de planification marketing varient beaucoup d'une entreprise à une autre. Le plan s'appelle tantôt " business plan ", tantôt " plan marketing " ou même " plan opérationnel ". La plupart de ces plans sont établis à l'horizon d'un an, parfois deux ou même trois.
Les PME et, surtout les entreprises familiales, concentrent souvent ces notions dans le cerveau de leur créateur. De par leur dimension, elles possèdent la souplesse d'adaptation et cette fameuse " culture d'entreprise " qui fait que tout le monde " tire sur la même corde ". De nombreux exemples démontrent que l'intuition et la chance peuvent être prises en défaut. Mieux vaut si préparer !!
Les nouvelles sociétés tombent en faillite bien plus rapidement que des industries bien établies. Une étude de Dun & Bradstreet a montré qu'approximativement 60% des nouvelles sociétés ont disparu dans les cinq ans après leur fondation. Un pourcentage qui a augmenté durant la récession.
C'est pourquoi nous affirmons que les petites et moyennes entreprises si, elles n'ont pas besoin de la même rigueur que les grandes sociétés, elles doivent entreprendre la même approche marketing.
Les cinq grands thèmes qui constituent l'approche marketing sont traités dans le chapitre suivant :
- L'analyse des opportunités.
- L'identification et le choix des marchés cibles.
- L'élaboration des stratégies.
- La formulation du plan marketing.
- La mise en oeuvre et le contrôle.
F - Un bon objectif
Un bon objectif doit :
- Répondre à la stratégie générale de l'entreprise.
- Être compréhensible.
- Être atteignable.
- Relever un défi.
- Être mesurable en termes de qualité - quantité - temps.
- Comporter une indication de priorité
- Comporter une indication d'importance vis-à-vis de l'énergie disponible.
Selon le " Système de Gestion par Objectifs " (GPO), les objectifs devraient être :
- Hiérarchisés : Les objectifs que l'on s'efforce d'atteindre dans un domaine d'activité ont rarement tous la même importance. Il faut s'efforcer de les classer par ordre de priorité.
- Quantifiés : Certains auteurs utilisent le terme de but pour décrire un objectif qui a été spécifié quant à son amplitude et ses délais d'obtention.
- Réalistes : Faire preuve de réalisme. Adopter un objectif impossible à atteindre engendre des frustrations.
- Cohérents : L'entreprise ne peut à la fois :
- maximiser le chiffre d'affaires et le bénéfice.
- avoir le meilleur produit du marché et le prix le plus bas.
- dégager la marge unitaire la plus forte et le volume de ventes le plus élevé.